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ONÉ : suite à un courriel d'un employé d'Irving, une enquête est demandée

#17 of 37 articles from the Special Report: National Observer Français
Irving Oil refiner in an image from Wikimedia
La raffinerie Irving à Saint-Jean au Nouveau-Brunswick. Photo de Wikimedia.

Seulement 12 jours après que les audiences sur le pipeline Énergie Est furent suspendues à cause du scandale de l'affaire Charest, un employé de la pétrolière Irving a envoyé un courriel à l'Office national de l'Énergie (ONÉ) pour une recontre autour d'un café.

Cette invitation faite à un membre de l'ONÉ a relancé les critiques sur sa proximité avec l'industrie pétrolière, minant sa crédibilité pour défendre l'intérêt du public.

Irving, compagnie basée au Nouveau-Brunswick, est un acteur majeur dans le projet de pipeline Énergie Est et son employé a envoyé un courriel directement à Steven Kelly. Kelly a été nommé à l'ONÉ par l'ancien gouvernement conservateur juste avant la campagne électorale de 2015.

« Steve, j'espère que tout va bien pour toi », a écrit l'employé d'Irving le 21 septembre dans un courriel obtenu par le National Observer grâce à la Loi sur l'accès à l'information. « Je réalise que ça fait un moment que nous avons échangé et je me demandais s'il était possible de prendre un café prochainement. J'espère avoir de tes nouvelles bientôt. »

Kelly a décrit son interlocuteur comme un « ami » dans sa réponse, mais il est difficile de savoir sur quel sujet l'employé d'Irving voulait l'aborder. Le nom de l'employé a été censuré par l'ONÉ dans sa réponse d'accès à l'information, mais le courriel indique qu'il travaille à Calgary, dans la même ville que le bureau principal du régulateur de pipelines.

La multinationale du Nouveau-Brunswick n'a pas répondu aux appels et aux courriels du National Observer afin d'expliquer pourquoi son employé a contacté l'ONÉ pour une rencontre.

De son côté, Kelly n'a pas répondu aux courriels du National Observer afin de savoir quand était la dernière fois qu'il avait parlé avec l'employé d'Irving et s'il avait discuté du projet Énergie Est avec lui suite à sa nomination à l'ONÉ en 2015.

L'ONÉ a déclaré dans un courriel au National Observer que Kelly n'avait pas répondu à l'invitation « d'aucune manière », mais le régulateur a refusé pendant plusieurs jours de répondre aux questions sur les rencontres précédentes avec l'employé d'Irving. Suite à la publication du présent article, le porte-parole de l'Office, Craig Loewen, a envoyé un courriel au National Observer déclarant que « M. Kelly n'a eu aucune interaction avec l'individu durant son séjour à l'ONÉ. »

Lors d'entrevues avec le National Observer pour ce reportage, plusieurs opposants au pipeline d'exportation ont fait remarquer que ce sont les rencontres privées de l'Office qui ont causé le scandale qui a mené à la récusation de trois membres et à la suspension des audiences. (...)

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André Bélisle, président de l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), participe à une manifestation à Montréal sur les changements climatiques. Photo de Mike De Souza.

André Bélisle, président de l'Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (AQLPA), réitère sa demande pour une enquête complète sur les agissements de l'Office national de l'Énergie et sur ses rencontres privées.

« On souhaite à tout le monde d'avoir plein d'amis, mais il faut faire la différence entre les relations amicales et les relations professionnelles», a déclaré Bélisle dans une entrevue avec le National Observer. « Et c'est là que la question des amis devient un peu délicate, parce que tout ça suppose une rigueur, la transparence et le respect des lois que parfois les amitiés ou les rencontres entre amis vont contourner. »

Traduction par écoQuébec Info

Lire la version originale de ce texte en anglais ici

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